Quand j’ai appris qu’un événement serait organisé dans les jours suivants pour fêter les 3 années passées à la crèche : j’étais ravie de pouvoir parler à toutes les mamans !
Mon mari ne serait pas là, étant parti pour le week-end, pas grave, je suis motivée ! c’est très rare que je le sois ; je me dis que j’allais papoter avec tout le monde, que j’allais forcer une conversation avec certaines personnes.
Mais je me suis retrouvée seule. Horriblement seule…
P’tit Loup s’amusait avec ses copains, ça me suffisait comme raison pour rester là… plus de 2h d’endurance… je dois me féliciter d’avoir tenu aussi longtemps !
Au cours de l’année ou des années précédentes, j’ai parlé avec certains mamans ou papas, le courant s’est bien passé avec la plupart et là, bizarrement, je n’y arrive pas du tout. Ils ne viennent pas me parler, ils me disent bonjour et me sourient, c’est tout.
Et puis trop de monde, des groupes où j’essaie de m’incruster mais je n’arrive pas à lancer une conversation car je ne sais pas de quoi on parle. On ne m’aide pas non plus à intervenir dans une conversation.
J’ai pu parler avec une maman que je connaissais déjà. En ce moment, son fils et le mien s’entendent comme deux petits lutins, on s’est échangés notre numéro de mobile, enfin un point positif…
un papa me parle et je lui explique ma surdité. Il n’a pas voulu me répéter et il part l’expliquer à sa femme à 2m de moi…
On me demande si ça fait trop de bruit, le brouhaha… oui, oui, ça me gêne (et je m’en fiche) mais la réalité est hélas tout autre.
Si mon mari était là, ça aurait été différent, je le sais. Les gens n’ont pas peur de lui parler (le ‘valide’, forcément) et lui saura me faire participer parce qu’il me connait (sa femme forcément).
Pourtant, dans les autres fêtes organisées par la crèche, ça se passait bien pour moi (et toujours sans le papa). La salle était plus petite, est-ce pour cela ? Cette fois, les parents sont presque tous là, exceptionnellement pour cette occasion.
Et savez-vous comment –enfin– on a pu rentrer à la maison ? j’ai promis 5 bonbons à P’tit Loup ! j’ai du négocier avec lui pour respirer chez moi, mon sweet home préféré !
ça va être difficile, les jours à venir… croiser encore ces mamans ou papas à la crèche jusqu’en août… ils doivent penser quoi de moi ? Une maman isolée ? une maman qui ne veut pas faire d’effort pour aller vers eux ?
Bizarrement, je ne suis pas déçue mais un peu dégoûtée pour leur donner raison -sans le faire exprès- alors qu’il en était autrement pour moi avant d’aller à cet événement.
Oui, j’aurais pu trouver un prétexte pour éviter d’y aller mais je voulais simplement parler avec d’autres parents et voir P’tit Loup heureux avec ses copains. C’est un petit échec dont je me relèverai heureusement sans problème.
PS: après avoir préparé ce billet le lendemain, on a croisé un papa avec son gamin dans le quartier. P’tit Loup a voulu jouer au ballon avec le petit. Le papa et moi avons parlé comme si de rien n’était.
PS2 : lundi matin, j’ai déposé mon fils à la crèche et on ne m’a rien demandé non plus. Je croise 2 mamans qui me regardent avec un air indescriptible… un regard que je n’avais jamais vu auparavant… et moi, je leur réponds par un sourire ! Un peu de politesse ne fait point de mal…
PS3: je l’ai raconté à une maman sourde. Elle aussi rencontre le même problème que moi dès qu’elle se retrouve en groupe avec les parents de la crèche de son enfant. Je n’hésite donc plus à publier ce billet…
J’étais dans la même situation que toi, ça ne va jamais loin dans les conversations, je pense que ce serait un peu pareil pour tous les mamans et papas -entendants -, il faut juste trouver quelqu’un avec qui on aurait des affinités.
Avec l’école, ça viendra petit- à petit, avec des anniversaires, on se lie. J’ai trois amies régulières mamans de la crèche et je continue de les voir dont deux qui ont le fils de la même classe que fiston en ce moment . Si on se voit régulièrement, ils s’adaptent petit à petit à nous.. Ca dépend des personnes si elles sont plus attentives ou non.
Courage! Continues d’être aimable et sympathique et telle que tu es
après cela, je prends un peu de recul avec eux (je les vois d’une autre façon, ce qui est un peu dommage) et malgré cela, je continue d’être sympa avec eux ! merci pour ton message encourageant
Sans être nécessairement sourde, le fait d’avoir une petite différence, met à l’écart. On ressent une forme d’ostracisme. Il m’est arrivé à quelques reprises de me demander ce que je pouvais faire à tel endroit car personne ne m’adressait la parole ou ne pensait que je pouvais être une interlocutrice valable, et ceci durant toute une soirée « festive » au club de sport dont je suis membre.
Mais moi, je me sens plus à l’aise avec des personnes qui ne mettent pas autant de barrières entre elles et moi.
Leur normalité constitue une forme de muraille que les « normaux » je n’aime pas ce mot-là, érigent entre les personnes malentendantes et eux qui se considèrent épargnés par ce problème.
Pour ce qui concerne les relations et amis, c’est notre différence qui fait le tri. En fin de compte ne viennent vers nous que les personnes qui cherchent réellement à nous connaître.
moi aussi je suis plus à l’aise avec les gens qui ne mettent pas de barrières entre nous mais ce sont surtout ceux qui se sentent exclus volontairement ou non, et comme on dit, ce sont les électrons, ceux qui vont de groupe en groupe sans trouver leur propre place… et on découvre la richesse de leur personnalité, dommage pour les autres !
Bonjour Laure,
Ca m’est déjà arrivé la même mais je pensais seulement au plaisir de mon fils entendant âgé, maintenant, de 17 ans mais j’avais une chance d’avoir rencontré une maman entendante avec qui je reste toujours en contact. C’était elle qui faisait le premier pas car elle me voyait toujours seule à la cours de la maternelle entrain de regarder mon fils jouer avec ses camarades alors elle avait fini par venir me voir. Son fils était dans la même classe pendant la maternelle. Il y avait même une maman entendante dont son fils dans la classe que le mien, en fin de l’après midi avec un beau temps agréable, alors j’avais laissé mon fils profiter de jouer avec les camarades, cette maman m’avait regardé et avait interpellé son fils pour lui demander de jouer avec d’autre camarades. Mon fils m’avait regardé avec un air incompréhensible et je m’étais sentie impuissante. J’pourquoi elle avait preféré de l’écarter de mon fils
Suite une erreur de tape, je n’avais même pas fini d’écrire: « Pourquoi elle avait préféré de l’écarter de mon fils? » je me étais posée la question souvent même j’en ai parlé à une amie maman entendante et elle n’avait pas compris la cause. Suite à une classe verte, Mon fils était tombé dans le même groupe que cette maman qui n’avait pas le choix, c’est comme ça qu’elle avait appris à mieux le connaître et s’était rendue compte que mon fils est un enfant comme les autres. Je pense qu’elle avait peur que son fils fréquentait mon fils qui aurait pu lui donner une mauvaise influence. Après leurs connaissances, elle avait fini par accepter d’inviter mon fils à l’anniversaire pour son fils…Belle histoire n’est ce pas? J’ai également un fils sourd (13 ans), j’ai quand même une relation difficile avec des parents d’enfants sourds…Depuis toujours, j’ai toujours du mal à me faire intégrer avec eux..mais il faut que ce soit eux qui font des efforts. Bon courage pour la suite..Bien à vous.
oui c’est une belle anecdote que vous nous racontez ! 🙂
Merci de tout même…