Je me posais beaucoup de questions sur ma relation avec mon enfant. Je savais déjà qu’il serait entendant à moins d’un accident ou une maladie…

• Je me souviens d’un forum des sourds oralistes où l’on exprimait notre inquiétude sur la communication avec notre futur enfant. Cela me rassurait de voir que je n’étais pas la seule…

• Je me souviens d’une rencontre avec une maman sourde qui me racontait la fête d’anniversaire de son enfant, ses copains faisaient des efforts pour parler avec elle. J’étais admirative devant elle… (et je le suis encore !)

• J’évitais de bavarder avec les enfants qui ne me connaissaient pas, je faisais semblant de les comprendre et je préférais les bébés qui, eux, ne parlaient pas

• Je n’affrontais pas encore la réalité, celle de devoir s’adapter à l’arrivée d’un petit humain qui allait prendre un peu (voire beaucoup) de place dans notre cocoon

• Jamais je n’aurais pensé que je pourrais avoir des problèmes de communication pendant mon séjour à la maternité. Etre à la fois maman et sourde à ce moment-là, ça fait beaucoup.

• J’avais peur de ne pas savoir décrypter les signes envoyés par mon bébé puisqu’il faut apparement entendre pour communiquer.

• Je n’avais pas réellement mesuré ce que ça impliquait pour mes parents de se battre à fond pour leur choix d’éducation oraliste. Maintenant, je sais.
  
  
• Je n’avais pas non plus réalisé l’infinité de notre amour pour notre enfant malgré et envers tout, qui peut nous faire faire n’importe quoi pour lui…

• Je jurais à tout le monde que non, non, je ne laisserais pas mon enfant devant les dessins animés ou sur une tablette, pas avant 3 ans ! Pas de macdo avant 6 ans, pas de pâtes tous les jours…

• Je ne savais pas que pendant 3 ans, P’tit Loup allait nous faire connaître l’enfer avec ses nuits souvent mouvementées

• … que j’allais aussi passer par un baby blues comme presque toutes les mamans.

En devenant à mon tour maman, j’oublie toutes mes appréhensions et tout devient naturel…